Pour mieux esquisser ce à quoi pourrait ressembler la nouvelle Ere du Verseau, il importe de caractériser la symbolique d’Uranus, planète qui gouverne ce signe.

Une rupture dans l’histoire de l’humanité

Depuis l’origine des temps, les hommes ne percevaient du ciel que sept planètes. Or, en l’espace de 150 ans, trois nouvelles ont été observées : Uranus en 1781, Neptune en 1846, Pluton en 1930.

La « découverte » de trois nouvelles planètes est, en soi, un événement porteur de sens. Le fait qu’elles se manifestent à un moment particulier de l’histoire de l’humanité –qui plus est de manière aussi soudaine (replaçons 150 ans dans l’échelle de l’histoire du monde !) ne saurait être neutre . Cela pourrait signifier que les hommes sont en mesure de comprendre leurs messages. L’évolution de leur psyché leur permet d’accéder progressivement à de nouveaux plans de connaissance du cosmos, du macrocosme et, par analogie, du microcosme de leur propre nature.  

La connaissance astrologique a été établie selon des principes de correspondance, par  l’observation combinée du ciel et de la terre.  Ainsi, toute découverte d’une nouvelle planète est un phénomène céleste qui trouve son écho sur la terre. La soudaineté de ces observations est stupéfiante et il faut bien mesurer ce que la découverte de ces trois planètes représente à l’échelle du temps. Aussi loin que les documents historiques permettent de le vérifier, jamais les hommes n’ont connu une telle révolution. Certes des civilisations ont disparu après avoir connu un bel essor et de nouvelles sont nées ailleurs. Mais ces mouvements de l’histoire ont toujours eu lieu dans un même cadre, symboliquement celui des planètes visibles, du Soleil jusqu’à Saturne. Même si d’antiques cultures ont évolué, leurs connaissances ont progressé, les religions se sont différenciées, les outils et les techniques se sont améliorés, jamais les ruptures n’ont connu une telle ampleur. Ce qui est totalement nouveau c’est le franchissement du cadre limité dans lequel les humains ont toujours vécu. Symboliquement cela se traduit par :   

- une conscience planétaire globale et l’émergence d’un nouveau peuple, l’humanité, 

- l’apparition d’un tout nouveau concept : l’individu en tant que valeur.

- une volonté de s’affranchir de deux formes de dépendance : Dieu et les contraintes physiques, par l’automatisation.

 

 L’époque des Lumières, concomitante avec la découverte de la première planète « trans-saturnienne », Uranus, c’est le refus de croire aveuglément et sans les avoir expérimentées, aux vérités dictées par l’Eglise ; c’est le refus d’obéir sans comprendre, le désir de se libérer d’une forme d’autorité divine. Si cette période de l’histoire correspond à un nouvel élan républicain de liberté et d’égalité, il lui faudra des décennies pour qu’il commence à se traduire de manière plus tangible. L’histoire et l’actualité du monde nous montre que le pouvoir étatique ne lâche pas la prise aussi facilement, les institutions veillant à ce que la discipline, sous toutes ses formes, puisse continuer à assurer l’unité et l’organisation de la société.

La découverte d’Uranus et les correspondances terrestres

 

La découverte d’Uranus (de Ouranos, le ciel étoilé) par William Herschel, qu’il baptisa d’abord « Etoile de George »  date de 1781. Cette fin du 18ième siècle est marquée par deux révolutions et d’importantes  innovations techniques et scientifiques.

1781 : Guerre d’indépendance des Etats Unis. Les colons s‘insurgent contre sa métropole. Cette guerre d’indépendance permet aux Etats Unis d’acquérir leur autonomie et débouche rapidement sur les institutions républicaines, dont l’un des aboutissements est la création de la première place boursière mondiale, Wall Street (1858).

1789 : Révolution française. En soutenant les colons d’Amérique, la France s’est ruinée. La faim pousse le peuple à se révolter.  Les idées politiques du « siècle des lumières » génèrent des aspirations démocratiques peu compatibles avec la monarchie absolue de Louis XVI. Les représentants du peuple aspirent à se libérer d’une structure sociale jugée inégalitaire. Comme l’exprime la déclaration UNIVERSELLE des droits de l’homme : « tous les hommes vivent LIBRES et EGAUX en droit ». C’est l’instauration de la république.

Sur les plans culturels, techniques et scientifiques, on retiendra :  

 - Le Siècle des Lumières. Pendant plusieurs décennies, ce mouvement intellectuel vise à libérer le savoir du poids de l’Eglise. Ce qui est visé, c’est la primauté de l’esprit scientifique sur La Providence, les dogmes religieux. Ce mouvement débouche sur de nouvelles conceptions politiques. L’Etat, par exemple, doit garantir les libertés individuelles. Economiquement, c’est la valorisation du libre échange. Ce mouvement créera une dynamique d’innovations et de progrès techniques ouvrant ainsi la voie à la révolution industrielle.

 - Cette époque marque également un tournant historique sur la recherche dans le domaine de l’électricité. On découvre les propriétés des charges électrostatiques, l’interaction des corps chargés électriquement (Charles de Coulomb, 1785) 

montgolfiere 21novembre1783

- 1783 : Premier vol de la Montgofliere, le 14 octobre à Paris. Cet évenement inaugure la "conquête du ciel" qui ne cessera alors de se développer.

- Maîtrise de la vapeur comme énergie mécanique : Pour la première fois, en 1783, un bateau à vapeur, le pyroscaphe, est capable de « s’auto déplacer ». Cette maitrise de l’énergie permet à l’homme de se libérer de sa dépendance aux éléments, en l’occurrence le vent.

- 1785 : premier métier à tisser mécanique, fonctionnant seul et mu par la vapeur. C’est en quelque la première « programmation », l’archétype de nos ordinateurs. Cette mécanisation libère la pénibilité du travail et permet de passer d’une production artisanale à une production industrielle.

- 1789 : mise en évidence de l’Uranite (le minerai d’Uranus ?), baptisé plus tard « Uranium »,  métal radio-actif, dernier élément chimique, le plus lourd des éléments de la terre. Cette découverte annonce une révolution dans le domaine de la maitrise de l’énergie par l’homme. La fission de l’isotope U 235 libère une énergie un million de fois supérieur à celle des combustibles fossiles pour une même masse de combustible mis en jeu.

 

Significations symboliques d’Uranus.

 

La mise en parallèle entre la découverte d’Uranus et le caractère particulier des événements terrestres de cette époque met en évidence une signification clé de la planète : celui d’une libération, d’une quête d’affranchissement et d’autonomie. Libération d’un système politique et social jugé injuste et oppressant, libération de l’emprise des dogmes de l’Eglise, du poids de l’Etat, libération des éléments de la nature pour se déplacer comme on l’entend, libération des gestes répétitifs du travail grâce à l’automatisation,  libération de l’énergie grâce aux ions électriques puis aux noyaux de l’atome.

L’autonomie, c’est aussi ce qui permet de penser et d’agir selon sa propre volonté, sans dépendance, sans obéir à personne d’autre que soi, c’est en quelque sorte s’auto gouverner.

Les mots clé d’URANUS, planète du Verseau

 

 Individualisme  et individuation

Alors que la vie en société exige des règles et une organisation sur lesquelles chacun compte pour garantir ses propres droits en contre partie d’un certain nombre de devoirs ( Saturne), de nos jours la propension des individus à résister à toute forme d’autorité, de normes, de hiérarchie se manifeste de plus en plus clairement. A des degrés divers le droit de faire les choses comme on l’entend n’a de cesse d’être toujours plus revendiqué. Nous voulons être seuls à décider de nos vies, à faire valoir le moindre de nos droits alors que nos devoirs sont plus difficiles à accepter et à faire accepter.

 A travers nos attitudes et comportements rebelles, insoumis, libres, créatifs, anticonformistes, originaux, ce sont les énergies d’Uranus qui s’expriment. Et depuis la fin du XVIIème siècle,  elles deviennent toujours plus puissantes. Nous ne sommes pourtant qu’au début de l’histoire.

Uranus c’est, notamment, l’indépendance, la liberté, l’autonomie, le droit de chacun d’exister en tant qu’individu. Mais Uranus n’est pas l’individualisme. Ce dernier n’est qu’un avatar de la réalité d’Uranus, en quelque sorte un échec d’une autre dynamique psychologique que l’on appelle l’individuation, terme issu de la psychologie analytique de CG JUNG. Si la nuance des vocables semble bien fine, il en est tout autrement dans ce qu’ils désignent. L’individualisme est à l’Ego ce que l’individuation est à l’Etre. C’est ce qui fait que nous sommes uniques au-delà de l’apprentissage des codes sociaux, de notre culture, de notre religion, des normes établies. Si ces différents acquis sont indispensables pour se construire en tant que personne, qu’il ne peut y avoir d’éducation sans points de repères (c'est-à-dire symboliquement à la fois le caractère limitatif et structurant de Saturne), ceux-ci ont pour vocation d’être dépassés. La croissance de l’être exige un déconditionnement, une libération de principes qui ne nous conviennent pas en tant que sujet particulier. L’individuation, c’est la part de nous qui souhaite vivre, s’exprimer, s’épanouir hors de la horde, de la tribu, du cercle enfermant de nos appartenances sociales, de suivre notre route. Ecouter la part d’Uranus en nous, c’est refuser d’être un numéro, un anonyme au sein d’un système organisé qui dans la plupart du temps a peu d’égard pour notre valeur spécifique. Uranus représente notre pouvoir créatif, unique et original. Ne pas écouter cette spécificité humaine qui est en chacun de nous c’est prendre le risque de mener vie morne, automatique, sans substance, insignifiante, c'est-à-dire souffrant d’un manque de sens. C’est ne pas ouvrir les volets et empêcher notre soleil intérieur d’illuminer la demeure de notre Soi. Travail bien difficile ; une vie entière n’est parfois pas suffisante.

Horizontalité et conscience planétaire

Uranus bouleverse un type d’ordre que Saturne à établi depuis des milliers d’années. De nos jours, c’est en s’appuyant sur les grandes institutions, l’Etat, l’Eglise, l’Ecole, etc que cette organisation « saturnienne » de nos sociétés peut s’opérer. Que l’on obéisse à  Dieu ou au Chef de l’Etat, dans tous les cas, (et de tous temps et toutes cultures), le pouvoir est censé venir « d’en haut ».  Il s’agit d’une structure verticale. Pensons à un organigramme d’entreprise. La succession des délégations depuis une Direction Générale, se présente toujours du haut vers le bas. On parle de « supérieur » hiérarchique, du pouvoir du dessus.

L’époque des Lumières et la révolution française illustrent parfaitement cette dynamique naissante de la volonté de s’affranchir de l’horizontalité du pouvoir d’en haut dont les dogmes de l’Eglise ou le pouvoir Divin de la Royauté en étaient les représentants.

L’idéal républicain qui nait à la révolution française vise tous les hommes. Le désir de renversement d’un pouvoir absolu et construit sur un système de castes (Saturne), l’aspiration à rendre « libres et égaux » les individus, engendrent la naissance d’une nouvelle unité, un nouveau peuple tout entier : celui de l’humanité ! La découverte d’Uranus porte en elle l’émergence d’une nouvelle conscience : appartenir à l’espèce humaine peut avoir une réalité et un sens. Cette époque marque le début d’un idéal qui ne cessera de s’amplifier : que l’on soit d’Amérique, d’Europe ou d’Asie, tous les hommes sont égaux en droits. Depuis l’Assemblée Générale des Nations Unis de 1949, « les droits de l’homme » constitue une référence universelle.

La constitution d’une Société des Nations en  1919, la Banque Mondiale e 1944, puis de l’Organisation des Nations Unis en 1945, la création du Fond Monétaire International en 1948, la fondation de l’Organisation de la Coopération et du Développement Economique en 1960, la construction de l’Union Européenne sont placées sous cette même logique Uranienne : en se réunissant les nations forment progressivement une organisation planétaire. Même si le moteur principal de ces organisations internationales demeure l’économie, le phénomène est incontestable. L’économie est la locomotive à laquelle sont attachés les nombreux wagons de la technologie, de la coopération scientifique et technique, de la culture, des modes de pensée et des idéaux. La communication numérique transforme le train à vapeur en TGV. On assiste à un renversement du regard : du haut du ciel, il bascule à l’horizon de notre planète.

Demain, ou après demain, sera mise en place une régulation mondiale des échanges. Et Uranus nous promet la naissance, à terme, d’un gouvernement mondial.

Ce basculement est fondamental : il nous amène à penser global, à comprendre les interactions qui nous lient les uns aux autres, à développer des stratégies de coopération, à comprendre que notre destin est lié à celui de tous les autres, nous poussant ainsi à prendre en main l’avenir de la planète. Les problèmes environnementaux participent de cette conscience planétaire qui ne cesse de se développer. Et si l’on regarde bien, chaque crise nous oblige à faire un pas de plus dans ce sens.

En orientant notre regard du ciel vers la terre, on a déplacé la source de l’espérance : on ne veut plus attendre d’interventions divines d’en haut, du moins pas telles que les religions nous les ont annoncé pendant des siècles. C’est comme si on voulait que Dieu change de demeure et que, du ciel, il s’installe désormais sur la terre, peut-être dans les consciences des hommes, au cœur de l’espèce humaine elle-même à travers sa diversité.

Un nouveau mode de pensée

Uranus nous invite donc à penser autrement, à concevoir le monde d’une nouvelle façon. N’oublions pas que la position de la planète se situe derrière l’orbite de Saturne : son message peut donc être perçu comme une demande d’aller au-delà du regard cloisonné (mode de Saturne) que l’on porte sur la vie. A l’image des frontières qui ne cessent de s’ouvrir entre les pays et à travers cette emblématique chute du mur de Berlin, Uranus symbolise notre capacité à penser non plus en opposition mais en complémentarité, non plus en compétition mais en coopération ; non plus en division mais en interaction. J’entends d’ici les étonnements et les critiques consistant à dire que jamais le monde n’a été aussi compétitif. La guerre économique bat son plein, les relations internationales sont tendues et à la moindre crise les reflexes protectionnistes inversent le processus. Mais les choses sont plus complexes. Les pays ne sont plus exclusivement concurrents : de nombreux contrats de partenariat de différentes natures les lient, d’autres intérêts partagés demeurent et parfois l’obligation de coopérer l’emporte sur les préoccupations nationales. 

Ainsi la fonction d’Uranus consiste à élargir notre vision de choses. Certains astrologues disent qu’Uranus est l’octave supérieure de Mercure. Toutes les deux sont des planètes qui concernent notre mental. Mais alors que Mercure en Gémeaux multiplie et que Mercure en Vierge divise (toute la pensée aristotélicienne est fondée sur le principe logique de l’identité et de l’exclusion des contraires (le OU), Uranus nous invite à une logique inclusive (le ET), à penser les contraires en même temps puisque les éléments en cause font parti d’un même tout. La pensée complexe nous amène à développer de telles démarches intellectuelles. La pensée holistique et le processus technique de l’hologramme illustre à merveille cette logique intégrative puisque chaque élément du tout contient le tout.

Edgar Morin parle du principe dialogique. Selon lui, le principe dialogique  « unit deux principes ou notions antagonistes, qui apparemment devraient se repousser l'un l'autre, mais qui sont indissociables et indispensables pour comprendre une même réalité ».

Cette distinction entre pouvoir vertical et horizontal est important à bien saisir, car très explicative des phénomènes contemporains et très utiles pour esquisser, par voie de conséquences, des scénarii pour l’avenir.

Haute Technologie et vitesse.

Nous avons vu précédemment qu’Uranus est associée à la naissance de la mécanisation et toute forme d’automatisation. Elles constituent toutes deux, une force qui libère l’homme de la pénibilité des travaux répétitifs.

Depuis la fin du XVIIIième siècle le développement de la technique n’a cessé de s’amplifier. La révolution industrielle en a été sa première conséquence. Cette explosion de nouvelles techniques a créé de nouveaux outils pour que la science progresse et en retour cette dernière a constamment permis l’apparition de nouvelles technologies.

Uranus règne non pas sur le monde de la technique au sens traditionnel, propre aux métiers, mais sur celui des techniques « intelligentes » : l’électricité, l’électronique et l’informatique, plus généralement les NTIC. Internet et son réseau qui se déploie à l’horizontalité de la surface du globe comme une « toile » n’est pas sans rappeler la mythologie grecque. Par ailleurs, des centaines de satellites observent la terre, transmettent des données et, exactement comme Ouranos recouvrait entièrement Gaia, il n’y a plus un centimètre carré de la surface de la terre qui ne fasse pas l’objet d’une couverture « satellitaire ».

Ce n’est donc pas uniquement la politique qui est à l’origine de la mondialisation, de la globalisation des échanges qu’ils soient financiers, commerciaux ou autres mais c’est aussi la technique qui s’est développé d’elle-même, modifiant profondément la réalité de nos vies quotidiennes et bouleversant l’évolution de l’humanité. La technique s’est invitée au cœur de nos vies : du radio réveil du matin qui me donne les informations du monde, de l’automobile qui me transporte au travail, de l’ordinateur au bureau sur lequel je passe des heures entières à traiter les dizaines de courriels qui me parviennent à chaque instant, de mon téléphone portable que je peux utiliser à n’importe quel moment de la journée et où que je sois, du GPS qui m’indique la route pour me rendre à un rendez-vous, de l’ordinateur familial qui permet d échanger photos, musiques et nouvelles à mes amis et ma famille, de la télévision sensée me distraire et m’informer le soir, les « espaces temps » sans relation avec l’un des objets techniques du monde d’aujourd’hui deviennent quasi exceptionnels si l’on n’y prend par garde.

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De même qu’Ouranos étouffait Gaia par sa relation envahissante et totalisante,( voir la mythologie) les objets techniques envahissent nos vies et de manière totalisante. Le caractère universel d’Uranus (comme on parle de la déclaration Universelle des droits de l’Homme) se manifeste clairement dans la technique : non seulement elle ne cesse de se développer à une zone géographique de plus en plus étendue mais peu de domaines peuvent lui échapper.

Le projet d’origine de la technique était de libérer l’homme de ses taches répétitives astreignantes et sans intérêt. Mais la machine s’emballe : nous sommes devenus extrêmement dépendants d’elle. Imaginons un instant que par un phénomène magnétique l’électricité disparaisse du champ de la terre ! En fait la technique a généré une extraordinaire complexité en voulant tout simplifier. Pire encore : personne ne semble maîtriser son évolution. Les hommes ont recréé un nouvel Ouranos de métal et de microprocesseurs. Mais qui va jouer le rôle de Cronos libérant Gaia de son emprise ?

Oui, Uranus est la planète des renversements, des révolutions de toutes sortes, des bouleversements y compris celui de notre espace-temps. La quasi-simultanéité d’échanges d’informations d’un point à l’autre de la planète abolit nos repères spatio-temporels traditionnels. Uranus, la planète de la vitesse, de la grande vitesse, du TGV, de l’hypersonique, de l’accélérateur de particules, du « très haut débit », du microprocesseur qui traite des milliards d’opérations par seconde et qui accélère notre rapport à la vie. De proche en proche nous trouvons « anormal » d’attendre et la patience semble devenir une ressource de plus en plus rare.  Les jeunes générations éprouvent  de grosses difficultés à se tenir à une activité sans ressentir le besoin de « zapper ».

Par ailleurs, l’instantanéité des échanges financiers entre les places boursières des capitales mondiales permet des performances à court terme, des profits immédiats, mettant ainsi en échec des plans de développement davantage inscrits dans la durée, et renversant la valeur du travail. Dans les entreprises le culte de l’urgence bat son plein au détriment d’une vision plus structurée dans le temps : retours sur investissement toujours plus rapide, juste à temps, zéro délai, flux tendus, lean manufacturing…

Alors que Saturne symbolise les limites et le temps, Uranus est la planète du « toujours plus vite », des « hors limites ».

La planète  des « hors limites »

 Les temps personnels n’échappent pas à cette logique urgentiste. Alors que le temps de travail ne cesse de diminuer, les temps personnels s’avèrent toujours plus insuffisants : outre les femmes qui se plaignent de la « double journée », nous avons le sentiment de courir après le temps : l’ « agenda » des enfants leur laisse peu de place à l’ «ennui créatif ». Les retraités déplorent d’être débordés. Et entre les activités sportives, culturelles, familiales et amicales le temps semble nous échapper.

Ces différents phénomènes ont été particulièrement mis en évidence par certains sociologues et philosophes. On peut notamment citer les travaux de Gilles Lipovestky, un des philosophes contemporains qui a le plus œuvré à l’analyse de notre temps. Dans son ouvrage «  Les temps modernes », cet auteur qualifie de modernité l’époque des Lumières et la fin du XVIIIème siècle, celle de post moderne à celle des années 80 et d’Hypermoderne celle qui commence dans les années 2000.

En effet, selon lui, nous sommes entrés dans l’ère de l’Hyper : Hyper capitalisme, hypermarché, Hyper puissance, hyper terrorisme, hypertexte...Et encore… lors de l’écriture de ce livre, « l’Hyper Président » n’avait pas encore élu ! Notre temps est celui du superlatif ! Il repose sur trois piliers : le marché, l’efficacité technicienne et l’individu. Trois valeurs Uraniennes ! A plusieurs reprises, j’ai eu le bonheur de rencontrer et discuter avec ce penseur d’aujourd’hui et je serais très surpris qu’il accorde le moindre intérêt à l’astrologie. Ce qui nous intéresse est de pointer du doigt à quel point ses observations sont étonnamment conformes aux valeurs symboliques d’Uranus. «  Dans ce contexte, les sphères les plus diverses sont le lieu d’une montée aux extrêmes, livrées à une dynamique illimitée, à une spirale hyperbolique. Ainsi, est-on témoin d’un formidable gonflement des activités financières et boursières, d’une accélération de la vitesse des opérations économiques fonctionnant désormais en temps réel, d’une explosion phénoménale des volumes en circulation sur la planète (….). Chaque domaine présente un versant en quelque sorte ex croissant, démesuré, « hors limites ».

Planète des crises soudaines

Puisqu’elle représente la nouveauté, les bouleversements,  les ruptures avec des modèles stables et traditionnels, Uranus préside aux changements de formes, de structures, d’organisations. Elle procède souvent par crises soudaines et imprévisibles que ce soit sur un plan collectif ou individuel.

Lorsqu’ Uranus « transite » sur un point sensible dans le thème natal d’une personne ou dans sa phase d’opposition autours des 42 ans, on assiste souvent à une période de vie charnière et significative. C’est ce que l’on appelle la « crise des quarante ans », le « middle age crise » bien observée par les sociologues américains. Elle peut se manifester par maints événements : divorce, licenciement, déménagement, coup de foudre, réorientation professionnelle. Il arrive que ces changements soient très spectaculaires : non seulement l’environnement matériel et/ou relationnel de la personne est renouvelé mais ses valeurs de vie et ses comportements ne sont plus les mêmes. Elle semble être quelqu’un d’autre.

Sur un plan collectif, il est rare que les mouvements d’Uranus ne soient pas impliqués dans de grands chamboulements à l’échelle de notre planète.

Ce fut le cas en 2003 : L’entrée d’Uranus en signe des Poissons correspond a quelques jours prés à l’entre en guerre des Etats Unis contre l’Irak. A ce jour elle a fait deux millions et demi de réfugiés, un million et demi de morts, des centaines de milliers de blessés. Le gouvernement Irakien a perdu prés d’une tiers de son territoire, occupé par l’état islamique. Elle aurait couté 500 milliards de dollars aux Américains.

Ce fut le cas en 2011 : l’accident nucléaire de Fukushima, suite au séisme du 11 mars s’est produit   le jour même de l’arrivée d’Uranus dans le signe du Bélier.

C’est le cas pour la crise économique actuelle : l’opposition d’Uranus à Saturne a commencé en 2007, premiers éclatements de la bulle immobilière américain. L’interprétation que l’on peut faire de cette crise à la lumière des astres consiste en un rappel du caractère autonome du développement de la technique et de la finance (rappelons nous que Wall Street a été crée en 1858 une des première institutions des Etats Unis indépendants). Reconnaissons que ce développement n’a pas été pensé. La technique comme la finance évoluent selon leur logique propre et sans que leur finalité ultime n’ait jamais été définie.

Chaque nouvelle crise sera de plus en plus grave jusqu’à ce que l’on décode le défi qu’Uranus à travers son symbolisme nous demande de comprendre. Si on laisse faire la nature « hors limite » d’Uranus, on lui ouvre la voie pour toutes formes d’autres excès, on perd le contrôle de notre destin commun d’Etres Humains.

Le message d’Uranus : penser le monde. Voir la Terre comme un Tout, un tout vivant.. Appréhender la vie de manière plus Universelle. Ce qui est nuisible pour un Africain, l’est aussi pour un Japonais. Ce qui présente un danger pour un Américain est aussi à risque pour un Chinois. L’ère du Verseau c’est la nécessité de penser non plus seulement au sein de structures étatiques et fermées qui sont prêtes à tout pour défendre leurs seuls intérêts,  mais de manière globale au niveau de l’humanité dans son entièreté. Et de comprendre profondément que la nature forme un ensemble en interactions.

Il est fort possible que les questions environnementales, les aspirations des peuples à plus d’égalité, et les opportunités technologiques de connecter la planète nous y incitent.

A moins qu’un événement imprévu vienne directement d’Ouranos, le Ciel Etoilé… Ce serait simplement cohérent…