Je  désigne par ce terme générique, tout en ensemble de nouvelles valeurs, attitudes et comportements. C’est une des caractéristiques clés de l’archétype que porte Uranus.

L’horizontalité déplace le lien vertical de « servitude » (Vierge et Cronos), soumission, dépendance, obéissance, vers une dynamique de partenariat, coopération, fraternité. C’est passer d’une logique de « relation au Père », à une logique de « relation aux Pairs ».

La découverte d’Uranus est associée, comme on l’a déjà montré, à des guerres d’indépendance, des révolutions pour que le peuple accède à sa souveraineté. C’est la naissance des aspirations à la démocratie et les premières constitutions «républicaines ».

L’horizontalité modifie la relation au pouvoir. L’autorité d’en haut, toute puissante, imposée, se relativise - voire est rejetée- au profit de relations latérales, en réseau.

Internet est une bonne illustration de l’horizontalité : chaque individu peut communiquer avec n’importe quel humain, proche ou lointain. Gaïa, la Terre est entièrement couverte de réseaux numériques. La Toile ne peut que faire penser à la nature même d’Ouranos, qui dans la mythologie recouvrait totalement Gaïa. 

2333827 orig

Cette possibilité infinie, qui est désormais donnée aux hommes de communiquer « librement » entre eux, échappe au pouvoir en place. Les pays dans lesquels internet est encore contrôlé, ne devraient plus pouvoir résister longtemps à cette puissante  pression du monde à communiquer avec lui-même. On l’aura compris, les postures de fermeture, le contrôle, le repli sur soi, la rigidité des frontières sont typiquement liées à la nature de Cronos (contrôle), et antinomique avec cette force de l’horizontalité qui se déploie comme un tsunami. Les formes de nationalisme qui naissent actuellement un peu partout dans le monde, résultent de cette ouverture et des peurs qu’elle suscite, comme nous l’avons souligné en introduction de cet article. C’est l’expression d’une résistance qui radicalise les valeurs du passé, qui s’appuie sur l’illusion que rien ne peut ou doit changer.

Le pouvoir organisateur d’une position centrale se déplace lui aussi. L’horizontalité, c’est cette dynamique qui permet aux êtres humains de « s’organiser entre eux »… C’est le fait de dire qu’il ne faut rien attendre des Etats mais prendre son destin en main, en s’associant avec d’autres qui partagent les mêmes valeurs, les mêmes finalités. La loi de 1901 relative à la création et au fonctionnement des Associations illustre bien cette dynamique. Elle est à but non lucratif, et à pour finalité de rassembler des personnes vers un but commun. 

L’horizontalité se décline aussi en termes de Fraternité et d’Egalité. Se définir comme « Frère » ce n’est pas la même chose que d’être « Fils », sujet du Roi. Etre l’égal de l’autre c’est affirmer le rejet des  organisations de type pyramidal, de tout système de valeurs qui place certains hommes au dessus, d’autres en dessous. C’est dire qu’il n’y a pas, du point de vue de la dignité et de la place de chacun dans le monde, des « sous-humains » et des surhumains ». L’analyse transactionnelle dirait qu’il s’agit de passer d’un fonctionnement « Parent/Enfant » à une posture d’ « Adulte à Adulte ».

Le Verseau, c’est la maturité de l’Homme qui émerge. C’est l’homme qui mérite d’être appelé Humain, c’est l’Homme qui dépasse ses postures animales pour se connecter avec sa noblesse (Lion). D’ailleurs, observons que dans le zodiaque, le Verseau est le seul signe représenté par un être humain. Les autres sont soit symbolisés par des animaux (Béliers, Taureau, Cancer – le Crabe ou l’Ecrevisse dans la tradition), Lion, Sagittaire - le centaure, Capricorne - la chèvre, les Poissons) ou par un objet (la Balance, l’épi de blé de la Vierge). Seuls les Gémeaux ont les traits d’humains mais d’une part ce sont de jeunes enfants - des jumeaux- d’autre part, ils sont reliés l’un à l’autre donc pas complètement autonomes.

Ce que l’on constate déjà aujourd’hui

Dans les sociétés modernes, la question de l’horizontalité ne cesse de se constater et prend de plus en plus d’ampleur. Il est intéressant de noter à quel point les mots commençant par le préfixe « co » envahissent notre quotidien. « CO » en latin signifie « avec ».

  • «  Ce matin, j’ai informé mon locataire qu’il restait une place pour partir en voiturage à sa réunion de COworking…Grâce aux nouveaux outils COllaboratifs, il sera plus facile d’organiser nos séances de COdéveloppement…

  • L’horizontalité, ce sont ces nouvelles formes de consommation où les particuliers se vendent directement des objets (e-bay,Priceminister, le Bon coin) ou se prêtent du matériel. Des dizaines de sites internet rendent possible ce qu’on appelle désormais « la consommation COllaborative ».

  • Le concept récent de COlunching, permet à des inconnus de se retrouver pour partager une pause déjeuner et ainsi faire connaissance et élargir son réseau.

  • etc…

L’horizontalité, c’est aussi le développement exponentiel des réseaux sociaux : Face Book compte un milliard et demi d’abonnés. Sur le plan professionnel, il devient difficile d’être hors de Linkedin, Viadéo…

L’horizontalité, c’est l’organisation de toutes les start-up qui ne fonctionnent qu’en mode projet, en réseau. Depuis quelques années le concept d’Holocratie qui se développent dans certaines entreprises, visent à organiser l’entreprise en « cellules » autonomes permettant l’expression des talents des salariés. L’entreprise libérée, au delà d’être le titre du livre de l’économiste Issac Getz procède de cette même logique : réduire au maximum les lignes hiérarchique intermédiaires, donner plus d’autonomie aux salariés et faire confiance à l « ’intelligence Collective »

L’Horizontalité, c’est la planète Terre qui se connecte avec elle-même dans des domaines de plus en plus nombreux : mondialisation des transferts financiers, bien sûr, mais aussi externalisation de fonctions, Coopérations industrielles. De plus en plus d’organisations et de structures tentent de réguler la vie de la planète : l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), la Banque Mondiale, L’ONU, le FMI, L’UNESCO, l’Organisation Mondiale du Commerce... Même si ces systèmes présentent de nombreuse failles, ne sont pas à l’abri de dérives aux conséquences contre-productives, il est incontestable que ces briques imparfaites construisent progressivement les édifices d’une nouvelle Ere et que déjà des changements irréversibles de mentalités s’observent.

En matière d’égalité, contrairement à ce que notre actualité laisserait percevoir, les écarts entre les plus riches et les plus pauvres tendent à s’estomper. Dans le livre collectif dirigé par le socilogue et professeur à l'Ecole normale supérieure de Cachan,Olivier Wieviorka, «  La France en chiffre » (Perrin -2015) on peut prendre note que le ratio de l’écart entre les revenus moyens des cadres supérieurs et ceux des ouvriers ne cessent de diminuer : En 1956, il était de 3.52, (un cadre sup gagnait 3.52 fois plus qu’un ouvrier) il n’a cessé de s’estomper progressivement. Aujourd’hui, il est de 2.04.

En 1915, seulement 1.7 % des foyers étaient imposables à l’impôt. En 1998 ce pourcentage passe à 52.7.

Certes, la route reste encore très longue pour qu’on assiste à la mise en place effective, au niveau mondial, d’une répartition plus équitable de la richesse, d’accès au soin, à l’eau à la nourriture et à la paix. Mais la civilisation à venir devrait faire  de la justice une valeur universelle. De grés ou de force (il s’agira probablement malheureusement surtout de force, de révolte, de flux migratoires de plus en plus importants, d’insurrection, selon une logique Uranienne) il y aura « obligation » à ce que l’espèce humaine vive de manière plus équitable partout sur la planète. C’est un des objectifs majeur de la Banque Mondiale crée en 1944.